Avez-vous déjà entendu parler du fichier officiel des prix de l'immobilier ? Si la réponse est non, rassurez-vous, vous n'êtes pas le seul. En avril 2019, ce dispositif en ligne a été créé dans le but de rendre accessible au public le montant des transactions immobilières. Cependant, malgré cette initiative, nous sommes encore loin de la complète transparence. Imprécisions, difficulté de manipulation... On lui reproche bien des choses, alors qu'il se voulait pourtant être un outil précieux. Nous vous expliquons tout.
Quelles sont les données utilisées et comment les consulter?
Le fichier officiel des prix de l'immobilier a été mis en place par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP). Un premier site existait déjà avant ce nouveau fichier, mis en place par la même instance : Patrim. Avec le nouveau fichier, l'accès à l'historique des prix de vente dans l'immobilier est illimité et ne nécessite aucune identification.
C'est la DGFIP elle-même qui fournit ces données. Le cadastre et les notaires en sont la principale source. La base des notaires, quant à elle, ne fournissait pas de données brutes, mais seulement des prix moyens.
Le fichier officiel des prix de l'immobilier est donc une base des demandes de valeurs foncières (DVF). Vous pouvez le consulter notamment grce à une application géolocalisée très pratique d'utilisation.
Ainsi, il vous suffit de sélectionner le département de votre choix, puis la commune et la section cadastrale que vous souhaitez. Par "valeur foncière", entendez le prix de la maison ou de l'appartement. Vous verrez apparaître en couleur tous les biens vendus ces 5 dernières années pour lesquels des informations sont disponibles. Vous pourrez aussi les caractéristiques de chaque bien et la date de la dernière transaction associée.
Pourquoi avoir mis en place le fichier officiel des prix de l'immobilier ?
Ce nouvel outil est très utile pour estimer la valeur de votre propre bien. En effet, cela fait des années que les particuliers réclament l'accès à ces précieuses données.
Du côté des acheteurs, ces données sont également une mine d'or. Ils peuvent désormais se renseigner sur les prix par secteur et se faire une idée précise du marché, et ce dans n'importe quel secteur géographique.
Outre les comparaisons qu'elles permettent de faire, ces données donnent le pouvoir aux acheteurs potentiels de négocier le prix du bien qui les intéresse.
Que reproche-t-on à ce nouveau dispositif ?
Le nouveau ficher ne vient pas remplacer l'ancienne base nommée Patrim disponible depuis 5 ans. Patrim était une base restreinte à quelques usages particuliers. On pouvait la consulter notamment pour des donations, des successions, pour calculer l'ISF devenu l'IFI... Elle s'est ensuite ouverte aux particuliers, mais avec toujours des restrictions.
Dans le cas de Patrim comme dans celui du nouveau fichier, ce sont les mêmes données qui sont utilisées. Cependant, l'usage de Patrim n'est pas totalement abandonné au profit du nouveau dispositif. En effet, il vient en renfort de l'usage du nouveau fichier.
Si le fichier officiel des prix de l'immobilier comprend de nouveaux éléments comme les terrains à btir par exemple, beaucoup de données manquent. C'est pour cela que le fichier subit des critiques et que peu de gens l'utilisent. Parmi les éléments manquants, on retrouve :
- La nature exacte des dépendances
- L'étage auquel l'appartement se trouve
- Des éléments tels que le garage ou le balcon
- L'état général du bien
- L'orientation du bien
- L'année de construction...
Par ailleurs, le fichier ne comporte que les ventes ayant eu lieu entre 2014 et aujourd'hui alors que Patrim remonte jusqu'en 2011.
Enfin, certains secteurs comme l'Alsace ou Mayotte font encore défaut. Ainsi, il faut compter sur l'élargissement du fichier et l'ajout de nouvelles informations pour qu'il capte réellement l'intérêt. Cependant, il demeure un nouvel outil performant, à la fois pour les vendeurs, les acheteurs et les professionnels de l'immobilier.